Des villages privés de bureau de poste, d’antenne médicale, de ligne de bus. Des guichets remplacés par des bornes numériques. Des maisons de repos qui coûtent plus que le montant d’une pension. Des CPAS sous pression, des infirmières harassées, des accompagnateurs de train esseulés, des puéricultrices sous-payées, des postes de juges désespérément vacants, des violences policières…
Que deviennent nos services ? Certes ils n’ont pas disparu. Mais, reformatés, numérisés, rationnalisés, re-managés, orientés vers la rentabilité, ils résistent de plus en plus mal aux nombreuses tentatives de marchandisation qui les menacent ; et en conséquence, ils ne nous appartiennent plus ou si peu.
Comment réinventer ces services, en s’appuyant sur la participation des publics depuis leurs lieux de vie ? Comment les préserver de l’obsession du profit pour les ré-orienter dans une perspective de solidarité et de citoyenneté ?
Que peuvent nous inspirer différentes initiatives, de résistance, d’innovation ou de réinvention, ici mais aussi ailleurs, dans les sud où il faut souvent inventer les réponses sans le concours de l’État ?
Le thème de cette édition 2024, crucial pour le devenir de nos sociétés, inaugure une trilogie. Cette semaine sociale et les deux suivantes auront en effet pour ambition commune de situer le MOC « face aux transformations sociales », et de prospecter sur les chemins définis par son Congrès de 2023, pour construire un monde écologiquement et socialement solidaire, anti-autoritaire et post-capitaliste.
Les personnes qui interviendront durant la semaine sociale viennent d’horizons variés : des chercheurs et chercheuses, femmes et hommes de terrains, militantes et militants au long cours, qui partageront avec nous leurs savoirs, leurs analyses et leur expérience.